Ikerzaleak

Etude, promotion et sauvegarde
du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque,
de la préhistoire à nos jours

2009/09/17 13:49:31.495 GMT+2

Chemins et hôpitaux au Moyen-Age

Les Pyrénées ont toujours été une zone d’échanges. Après l’an Mil le flux des voyageurs et des marchandises augmente. Certes on est loin des milliers de camions et de voitures qui passent tous les jours en ce début de XXIe siècle sur la côte basque. Mais les caravanes d’ânes et de mulets, les chevaliers, les moines, les migrants venus parfois de loin traversaient les Pyrénées attirés par les richesses de l’Espagne, l’espoir de postes prestigieux ou d’une vie meilleure.

La vallée de Soule était-elle concernée par ces déplacements ?. Un certain nombre d’indices permettent de le penser. Les églises romanes sont nombreuses en Haute Soule. Des bâtisseurs venus de l’extérieur sont venus y travailler. Il y avait aussi des hôpitaux : l’Hôpital de Miséricorde (Hôpital-Saint-Blaise) et l’hôpital d’Ordiarp. Il en existait peut être d’autres près de Mauléon à Berraute et à Larrau. En 1122, le roi d’Aragon Alphonse le Batailleur traverse le Béarn puis la Soule avant de se rendre dans son royaume de Navarre. D’autres chevaliers ont certainement emprunté cet itinéraire. Beaucoup de ces voyageurs étaient considérés comme des pèlerins car ils visitaient les sanctuaires qu’ils trouvaient sur leur route.

On croit aujourd’hui que ces hôpitaux ont été créés pour les pèlerins de Compostelle et que la Soule était traversée par un « chemin de saint-Jacques ». Les dernières recherches historiques démontrent qu’il n’en est rien. Ces pèlerins ont été en réalité beaucoup moins nombreux qu’on le croit et si certains sont passés en Soule c’est plutôt entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Une enquête de 1623 dit au sujet d’Ordiarp « ce lieu est à l’écart du chemin droit des pèlerins, [et] on n’y voit que de rares pèlerins venus du Languedoc ou de Toulouse ».


L'Hôpital-Saint-Blaise étape sur la route de piémont

La Soule a joué un certain rôle dans les échanges transpyrénéens au XIIe siècle et peut être au début du XIIIe. Mais par la suite, les flux se sont déplacés plus à l’ouest. Le développement de Bayonne et des ports de la côte basque, la construction de solide ponts de pierre sur les gaves Béarnais ont attiré les marchands et les autres voyageurs. L’Hôpital-Saint-Blaise ou Ordiarp ne sont pas développés. Ils sont restés de modestes villages qui ont conservé leur église romane.

Pour aller plus loin :

L'Hôpital-Saint-Blaise, histoire, art et croyances sur les routes pyrénéennes du XIIe au XIe siècle par Robert Elissondo, éditions Atlantica 2009



Auteur: Robert Elissondo.2009/09/17 13:49:31.495 GMT+2
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2009/06/27 15:37:57.743 GMT+2

EXPOSITIONS IKERZALEAK

Trois de nos expositions seront visibles cet été

 "Les Transports en Soule au début du 20è siècle" est présentée à TARDETS, Salle Etxahun depuis le 26 Juin jusqu'au 27 juillet. Vous y verrez des images du bon vieux "tram" POM ainsi que le train de Ste Engrace!

"Les Moulins de Soule" visible à Larrau (bâtiment de l'ancienne Douane) à partir du 16 juillet. 

 "Les Retables de Soule, ou l'art baroque au début du 18è siècle"  présentée à MONTORY du 12 Juillet au 9 Août, tous les jours de 10h30 à midi et de 16h à 19h, a la Grang'Expo ( en partant de l'Auberge l'Etable prendre la rue du bas du village)  Accessible à tous publics. Libre participation.

Tous les jeudis de juillet et août , visite guidée du village et de l'église de Montory . Départ à 17h devant l'accueil des "CHALETS DE SOULE", (suivre panneaux Chalets de Soule") durée 1h1/2 env. 

Auteur: ikerzaleak.2009/06/27 15:37:57.743 GMT+2
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2009/05/01 15:02:13.820 GMT+2

La Soule et la Guerre civile d'Espagne (1936-1939)

La presse fait écho ces jours ci des commémorations de la création du camp de Gurs en avril 1939, il y a 70 ans. Elles nous rappellent l’époque tragique de la guerre civile d’Espagne entre 1936 et 1939. Mauléon et la Soule ont été affectés par ces évènements.

Voir l'article de Robert Elissondo 

Internés basques au Camp de Gurs, été 1939. Coll. de la maison du Patrimoine à Oloron.

Auteur: Robert Elissondo .2009/05/01 15:02:13.820 GMT+2
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2009/03/22

L'école et l'enseignement du XIXe siècle à nos jours

L’Association Ikerzaleak continue son travail de recherche en vue de préparer sa nouvelle exposition.

Nous souhaitons montrer les évolutions depuis les écoles communales payantes, les écoles religieuses, gratuites jusqu’à la fin du 19è siècle, les débuts du Secondaire avec la création des Cours Complémentaires, devenus Collèges d’Enseignement Général, puis Collèges.

Notre travail contribuera à "ressusciter" ces écoles dispersées dans nos villages et nos hameaux, aujourd'hui disparues.

Nous ne voulons pas oublier non plus l’émergence de l’enseignement agricole, avec la création des Ecoles Ménagères et des Ecoles d’Agriculture vers le milieu des années cinquante, ou l’enseignement professionnel avec le Lycée Champo. 


Ecole communale de Licq en Haute Soule

Pour avoir un aperçu de notre travail voir :
un article de Michèle Etchegoyhen sur l'école communale de Charitte au XIXe siècle.
Les habitants de ce village ont dû attendre 70 ans pour avoir une vraie maison d'école!
Un autre article consacré aux écoles de Montory aux XIXe et XXe siècles.

Si vous avez des idées, des documents, ou si vous voulez nous donner un coup de main, rejoignez-nous.

Auteur: ikerzaleak.2009/03/22
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2009/03/22

Assemblée générale d'IKERZALEAK

 Le Vendredi 27 mars 2009 à 18 heures à la Maison Interprofessionnelle de Tardets, salle Etxahun.

- Bilan moral et des activités 2008

- Bilan financier

- Projets 2009 et réponses aux questions diverses.

Nous comptons beaucoup sur votre présence car votre soutien nous est cher.

Amicalement 

Michèle ETCHEGOYHEN

Auteur: ikerzaleak.2009/03/22
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2009/01/18

Les usurpateurs d'Arangorena

Sur le territoire d'Ordiarp, Arangorena est le quartier le plus éloigné du village. Au pied du versant nord du massif des Arbailles, couvert de sombres forêts, le versant sud est encore partiellement cultivé. Vers l'ouest le col de Naphal est occupé chaque automne par un vaste filet pour la capture des palombes. Le chemin qui monte en faisant des lacets est un très ancien chemin de transhumance.

C'est là vers 1780 que plusieurs paysans sans terre décident de s'installer. La Soule vit alors une véritable explosion démographique. La population a été peut être multipliée par 4 depuis le début du XVIIème siècle. Les terres disponibles ne suffisent pas à nourrir cette population de plus en plus nombreuse. Sur les versants et dans les vallées les plus accessibles les occupations de terre et les défrichements se multiplient. Les bordes isolées se transforment en maisons. Tout cela est plus ou moins légal et plus ou moins bien accepté par les maîtres des maisons déjà existantes. A Ordiarp, l’installation des cinq « colons » d’Arangorena suscite la colère des habitants, et plus particulièrement celle des familles les plus aisées qui envoyaient les troupeaux les plus considérables sur les versants des collines et à la montagne. Les terres défrichées étaient leurs terrains de parcours. Un procès est engagé. En 1783, les habitants d’Ordiarp se rendent en force sur les lieux pour abattre les clôtures. L'année suivante deux des usurpateurs se rendent à pied à Versailles demander au roi la propriété des terres défrichées. Est-ce pour le remercier que l'une des maisons est appelée « Erregia »: roi? Après plusieurs décennies de procès, les défrichements sont légalisés au milieu du XIXème siècle. Ces terres si disputées il y 200 ans étaient les dernières disponibles et donc les plus difficiles. Il fallait beaucoup de courage pour labourer ou récolter le fourrage sur ces pentes abruptes. Aujourd'hui une partie est retournée à la friche.

Auteur: Robert Elissondo.2009/01/18
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2009/01/17

Pierre Topet Etxahun (1786 - 1862)

Au congrès de la tradition basque en 1897, Charles Bordes évoque ce personnage : « improvisateur digne du nom de poète, assez mauvais sujet, a composé des centaines de chansons satiriques. J’ai nommé Topet Etxahun de Barcus, célèbre dans toutes les auberges du Pays basque... et même au tribunal de Saint Palais ».

Poète populaire donc à l’état brut. Si les bourgeois l’ont ignoré, le peuple a transmis ses chansons jusqu’à nous. Il y a la légende: écrits du père Lhande en 1923, de l’abbé Picochet. la pastorale de 1953 s’est inspirée de ces écrits et de la mémoire populaire souvent infidèle.

Il faudra attendre la remarquable thèse de Jean Haritschellar en 1968 pour mieux connaître la réalité.

Vous allez de Barcus à la Madeleine et à Tardets. Quelques kilomètres, un pont à gauche et une rude montée. Un kilomètre plus haut une plaque. Ici à gauche était la maison de Pierre Topet : Etxahunia ( la bonne maison).

A écouter ses longs et superbes poèmes autobiographiques, il fut un malheureux, un maudit, mal aimé de toute sa famille « Amak idor bihotza bai eta thitia » «  mère au coeur sec, et le sein aussi ». Traité comme un « bastart » (batard en béarnais), forcé à travailler durement malgré sa faiblesse. On l’obligea à quitter celle qu’il aimait sous la menace de le déshériter. Bref, le malheureux des malheureux!

Il eut une vie tumultueuse, désordonnée, violente : un mariage forcé ; un coup de hache ; un coup de fusil ; une affaire de faux louis ; la grange de son ennemie brûlée ; les tribunaux de Saint Palais et de Pau : la prison ; le faux testament ; les fuites ; les pèlerinages ; une vieillesse errante.

A côté de ses longues élégies, il a produit des chants ironiques, satiriques. Son esprit plein de finesse y envoie son venin. Mais il y a parfois de la gentillesse.

La grande obsession de sa vie : être un personnage important un « primu » (héritier), maître d’une maison, propriétaire respecté.

En 1953 Lohidoy fut le « sujet » (rôle principal) de la pastorale consacrée à Etxahun. J’aimais beaucoup : « un sauvage chanté par un « sauvage ». J’entends par « sauvages » ces fleurs qui poussent dans les champs et dans les bois, sans soin, et qui sont si belles miraculeusement.

Un grand poète paysan chantant pour son peuple.

Le paysage que pouvait voir de chez lui Pierre Topet Etxahun.

Pour aller plus loin

Etxahun Barkoxe du poète populaire au mythe littéraire de Jean Casenave

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/54/89/PDF/Etxahun-Barkoxe.pdf

Les poèmes de topet Etxahun en texte intégral dans le site Bertso eta olerkien hemeroteka (en basque uniquement)

http://urkiza.armiarma.com/cgi-bin/urkiza/EBMODEGI.pl?Letra=T&Egile=6131


Auteur: P.P. Dalgalarrondo.2009/01/17
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2008/11/18 21:49:50.029 GMT+1

Mémoire de la Guerre de 1914-1918 en Soule

Notre association a travaillé sur les répercussions de la Première guerre mondiale en Soule. Elle est associée aux commémorations.
-L'exposition la Soule pendant la Guerre de 1914-1918 est présentée à la Maison du Patrimoine jusqu'au 29 novembre prochain.

Pour aller plus loin :

Une évocation de l'annonce de l'armistice à Mauléon le 11 novembre 1918 (voir ci-dessous)

Lire l'article de Michèle Etchegoyhen : Charles de Menditte, le vagabond de la Grande guerre.

Voir notre exposition la Soule dans la guerre de 1914-1918. Attention fichier de 9,4 MO

Voir le témoignage de Marie-Jo Mujica : à la recherche d'un grand père disparu.

Le monument aux morts de Mauléon

Auteur: ikerzaleak.2008/11/18 21:49:50.029 GMT+1
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2008/11/10 19:17:43.150 GMT+1

Il y a 90 ans, l'annonce de l'armistice à Mauléon

Un article du bulletin paroissial de décembre 1918 raconte l’évènement.

« L’armistice de la Saint Martin

Dès que la nouvelle eût transpiré de la sous-préfecture, de la place on courait vers l’église, on voulait monter à l’assaut du clocher. «La cloche, la cloche ! c’est la victoire » ! […]

Les ateliers ferment de suite, tout le monde quitte le travail, des groupes bruyants, nombreux, débouchent de toutes les rues sur la place. Les valides et les invalides sont bientôt là. Des figures pâles, émaciées, ravagées par la grippe, et pourtant rayonnantes de joie, apparaissent un peu partout les épaules enveloppées de gros châles ou de lourds manteaux. Tout le monde veut être de la fête. On pavoise en toute hâte.

Voici venir les pupilles, les chasseurs basques, dans leurs élégants costumes, les drapeaux et bannières des diverses sociétés, puis sur des piques, les têtes artistement crayonnées par M.D.S. de MM Clémenceau et Foch : on les accueille par d’enthousiastes acclamations. Puis apparaissent les têtes de Guillaume et du Kronprinz, du même auteur, ces caricatures sont copieusement huées. Enfin se groupe tout le conseil municipal, M. le maire harangue la foule, se fait applaudir vigoureusement. [...]

La joie populaire coule à plein bord, c’est une joie franche, saine, bienfaisante, sans la moindre note discordante : elle est naturellement fort bruyante, mais d’une correction parfaite. Ce furent des moments inoubliables. C’était la Saint Martin, le déménagement des Boches ».


Le 11 novembre on manifeste sa joie à Paris et dans beaucoup d'autres villes. Mais tant d'hommes de femmes et d'enfants pleurent en silence...

Ce jour là Mauléon vit la même liesse que toute les villes des pays alliés. Cette joie est réelle car on espère que l’armistice mettra fin aux privations endurées pendant plus de quatre ans, et qu’il rendra les hommes à leurs foyers. Mais ce n’est certainement pas le sentiment dominant à cette époque.

Le texte ne parle pas de ceux qui sont restés chez eux et qui n’ont pas le coeur à la fête. « Un million quatre cent mille morts, cela fait combien de larmes » écrivait Roland Dorgelès. Combien sont restés chez eux murés dans leur silence et dans leur douleur? Sur le monument aux morts de Mauléon on compte 86 noms. Le village de Barcus pourtant trois fois moins peuplé en compte autant. Et que dire du petit village de Laguinge Restoue en Haute Soule qui a perdu 25 des siens, c’est à dire environ 1/3 des hommes adultes. La guerre de 1914-1918 a causé la mort d’environ un millier de Souletins, ce qui représente plus d’un homme sur cinq dans la tranche d’âge des 18-40ans.

Pour les survivants la vie est difficile. Le texte évoque ces personnes au « visage émacié » et portant de lourds manteaux ; on est au coeur de la terrible de grippe espagnole qui fit beaucoup plus de morts que la première guerre mondiale.

Les difficultés du quotidien en 1918 c’est aussi la hausse des prix et les salaires qui ne suivent pas. Les ouvriers de Mauléon sont durement touchés et arrivent à peine à survivre. Le texte ne dit pas un mot de leur colère. Elle se manifeste par des grèves, des manifestations. En 1917, des tirailleurs sénégalais sont envoyés dans la ville pour briser un premier mouvement. L’agitation continue les trois années suivantes, entretenue par les arrestations et l’obstination des patrons. En avril 1920 une longue grève paralyse l’ensemble des usines.

La fête de l’armistice n’est qu’une courte éclaircie dans une période particulièrement difficile. La fin de la guerre, ce n’était pas la paix, ni le retour à une vie moins difficile. Et les morts eux seraient à jamais absents.

Auteur: Robert Elissondo.2008/11/10 19:17:43.150 GMT+1
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2008/10/07

Journées du Patrimoine : hommage à Etxahun Barkoxe et Etxahun Iruri

Dans le cadre des Journées du Patrimoine, IKERZALEAK a rendu hommage à deux grands "créatifs" : Etxahun-Koblakaria et Etxahun-Iruri.

Pierre Bordazarre dit Etxahun Iruri

La soirée était plus particulièrement dédiée à ce dernier, qui aurait eu 100 ans cette année, mais il était difficile de parler de l'un sans évoquer l'autre. Pour sa part, P.Paul Dalgalarrondo a fait revivre avec passion et talent Etxahun-Barkoxe. Jean Lougarot a retracé la vie d'Etxahun-Iruri avec le regard particulier de l'AMI et du complice,  complété par le précieux témoignage du fils, Allandou Bordaçarre. Une mention particulière pour les chanteurs de Xiberuko Zohardia et le duo Michel Arotce Michel Etchecopar.

Lire le texte de l'intervention de Jean Lougarot

Auteur: R . Espelette.2008/10/07
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