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2006/02/27 15:54:44.685 GMT

Valorisation socio-économique de l'identité culturelle basque

L’image "Pays Basque" est souvent, à bon ou mauvais escient, mise en avant par les acteurs du monde économique (tourisme, agroalimentaire, textile...) et social (sports, associations...). Ainsi, la langue et la culture basques investissent, peu à peu, de nouveaux secteurs. Comment développer cette intégration de façon raisonnée et durable ? 

  • Les acteurs de l’économie locale ne doivent-ils pas soutenir la culture dont ils utilisent commercialement l’image et de quelle manière ?
  • Les acteurs de la culture basque ne doivent-ils pas à leur tour conseiller les acteurs socio-économiques et touristiques sur le contenu et le sens de leur message ?

Nork: Institut culturel basque - Euskal kultur erakundea.2006/02/27 15:54:44.685 GMT
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Erantzunak

En tant que producteur fermier, je voudrais faire une contribution concernant l'utilisation de l'image Pays Basque par les produits agroalimentaires.

Ce genre de produit doit être dissocié des autres car pour le consommateur, il est en prise directe avec la préservation de sa santé et l'on sent bien au vu des crises des dernières années (vache folle, hormones, listérioses, grippe aviaire...) qu'il est très sensible à cet aspect.

Déjà, le concept d'utiliser une "image" pour vendre un produit est la manière très présentable des industriels de l'agroalimentaire et des spécialistes du marketing pour dire que l'on vend des vessies pour des lanternes. Si l'on est honnête et respectueux du consommateur, il ne faut pas présenter le produit pour ce qu'il n'est pas.
Si l'on vend un produit en disant qu'il est du Pays Basque, le consommateur en attend un certain nombre de choses.

Généralement, il se fait une certaine idée des produits d'ici. Soit qu'il ait fait un séjour dans la région où il aura eu l'occasion d'admirer toutes ces petites fermes bien entretenues et pas trop industrialisées, de voir les troupeaux en liberté dans les estives et de goûter de bons produits dans les fermes, sur les marchés ou au restaurant. Soit d'avoir discuté avec des personnes ou vu des reportages qui lui auront suggéré qu'il existe encore ici des produits sains et authentiques.

La préservation d'une culture venant du fond des âges contribue à renforcer le sentiment que les produits alimentaires d'ici ont gardé leur authenticité dans le respect des grands équilibres naturels.

La mention « Pays Basque » représente ainsi un capital confiance collectif qui se développe ou au contraire s'amoindrit en fonction de l'action de chacun des acteurs qui l'utilise pour vendre des produits plus ou moins en phase avec ces attentes.

Il est bien sur tentant pour des individus peu scrupuleux de réaliser des marges très confortables en vendant des produits qui leur auront coûté le minimum possible en les baptisant de cette mention « Pays Basque » leur permettant de les revendre au prix fort.

Si l'on établit un classement des acteurs qui utilisent cette mention en allant des « prédateurs » aux « bonificateurs », nous aurons :

  1. Sur des salons ou des foires éloignées ou même quelquefois localement, des individus se griment en basque authentique, avec force ikurriña et lauburu pour vendre à des prix scandaleux des produits de toutes origines, souvent des déclassés d'usine qu'ils auront récupérés à petit prix. Toujours aux limites de l'escroquerie, ils savent jouer avec la réglementation pour ne pas se faire verbaliser par les Fraudes. Ce genre d'individus entament fortement ce capital confiance que constitue la mention « Pays Basque ».
  2. Des entreprises du Pays Basque qui achètent leur matière première aux prix les plus bas sur le marché international pour tirer au maximum leurs coûts de production. Pour des productions qui peuvent être produites localement, les identifier « produits du Pays Basque » est plus que tendancieux; ainsi quand un consommateur achète de la confiture de cerise noire il s'attend à ce que ces dernières ait été cueillies aux alentours d'Itxassou et non qu'elles viennent du Chili ou d'autres provenances exotiques. De même lorsqu'il boit un authentique sagarno, il suppose qu'il est issue de nos vergers de races locales et non des plantations industrielles de Normandie ou de Bretagne.
  3. Des multinationales qui s'installent ici pour profiter de cette image porteuse et qui achètent au moins en partie leur matière première localement de manière à ne pas prêter le flanc à la critique. Mais ils incitent les paysans à rentrer dans des démarches industrielles et provoquent ainsi des surproductions pour acheter au prix le plus bas. Entre leurs méthodes de transformation de masse utilisant les techniques les plus productives possibles et les systèmes de production artificiels qu'ils installent chez leurs producteurs, on est loin de l'image d'authenticité, de nature, de traditions qu'ils vendent dans leur publicités.
  4. Des artisans ou producteurs locaux qui utilisent aussi des méthodes de production industrielles et qui n'hésitent pas également à laisser croire dans leur communication que leurs produits sont élaborés à l'ancienne, en respectant la nature.
  5. Les artisans et les producteurs fermiers qui s'organisent pour préserver les races et variétés locales et expérimenter des techniques de production modernes mais qui soient réellement en phase avec les grands équilibres naturels. Leurs démarches sont souvent couronnées par l'obtention d'AOC (Appellation d'Origine Contrôlée), gage d'authenticité et de lien au terroir. Ces démarches sont les seules qui augmentent le capital confiance et de sympathie des consommateurs envers les « produits du Pays Basque ».

Il est à noter que les acteurs qui se laissent aller à la facilité en vendant des produits qui leur ont coûté un minimum causent à l'économie locale un double dommage : d'une part, ils trompent le consommateur et entament ainsi le capital collectif que représente la dénomination « Pays Basque » et d'autre part en occupant le marché, ils génent considérablement le développement des démarches conformes qui ont une incidence beaucoup plus positive sur le territoire par le nombre d'actifs rémunérés, l'occupation harmonieuse du territoire, les incidences sur l'environnement et la qualité des paysages avec tout ce que cela a de positif pour l'attractivité du pays.

Nork: Jean-Michel BERHO.2006/05/02 12:15:18.088 GMT+1

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