L’image "Pays Basque" est souvent, à bon ou mauvais escient, mise en avant par les acteurs du monde économique (tourisme, agroalimentaire, textile...) et social (sports, associations...). Ainsi, la langue et la culture basques investissent, peu à peu, de nouveaux secteurs. Comment développer cette intégration de façon raisonnée et durable ?
- Les acteurs de l’économie locale ne doivent-ils pas soutenir la culture dont ils utilisent commercialement l’image et de quelle manière ?
- Les acteurs de la culture basque ne doivent-ils pas à leur tour conseiller les acteurs socio-économiques et touristiques sur le contenu et le sens de leur message ?
Erantzunak
En tant que producteur fermier, je voudrais faire une contribution concernant l'utilisation de l'image Pays Basque par les produits agroalimentaires.
Ce genre de produit doit être dissocié des autres car pour le consommateur, il est en prise directe avec la préservation de sa santé et l'on sent bien au vu des crises des dernières années (vache folle, hormones, listérioses, grippe aviaire...) qu'il est très sensible à cet aspect.
Déjà, le concept d'utiliser une "image" pour vendre un produit est la manière très présentable des industriels de l'agroalimentaire et des spécialistes du marketing pour dire que l'on vend des vessies pour des lanternes. Si l'on est honnête et respectueux du consommateur, il ne faut pas présenter le produit pour ce qu'il n'est pas.
Si l'on vend un produit en disant qu'il est du Pays Basque, le consommateur en attend un certain nombre de choses.
Généralement, il se fait une certaine idée des produits d'ici. Soit qu'il ait fait un séjour dans la région où il aura eu l'occasion d'admirer toutes ces petites fermes bien entretenues et pas trop industrialisées, de voir les troupeaux en liberté dans les estives et de goûter de bons produits dans les fermes, sur les marchés ou au restaurant. Soit d'avoir discuté avec des personnes ou vu des reportages qui lui auront suggéré qu'il existe encore ici des produits sains et authentiques.
La préservation d'une culture venant du fond des âges contribue à renforcer le sentiment que les produits alimentaires d'ici ont gardé leur authenticité dans le respect des grands équilibres naturels.
La mention « Pays Basque » représente ainsi un capital confiance collectif qui se développe ou au contraire s'amoindrit en fonction de l'action de chacun des acteurs qui l'utilise pour vendre des produits plus ou moins en phase avec ces attentes.
Il est bien sur tentant pour des individus peu scrupuleux de réaliser des marges très confortables en vendant des produits qui leur auront coûté le minimum possible en les baptisant de cette mention « Pays Basque » leur permettant de les revendre au prix fort.
Si l'on établit un classement des acteurs qui utilisent cette mention en allant des « prédateurs » aux « bonificateurs », nous aurons :
Il est à noter que les acteurs qui se laissent aller à la facilité en vendant des produits qui leur ont coûté un minimum causent à l'économie locale un double dommage : d'une part, ils trompent le consommateur et entament ainsi le capital collectif que représente la dénomination « Pays Basque » et d'autre part en occupant le marché, ils génent considérablement le développement des démarches conformes qui ont une incidence beaucoup plus positive sur le territoire par le nombre d'actifs rémunérés, l'occupation harmonieuse du territoire, les incidences sur l'environnement et la qualité des paysages avec tout ce que cela a de positif pour l'attractivité du pays.
Nork: Jean-Michel BERHO.2006/05/02 12:15:18.088 GMT+1