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L'improvisation orale dans le monde
L’improvisation versifiée et chantée est un phénomène universel.
Cliquez sur les zones de cette carte afin
d'accéder à la base de données ARGO de l'improvisation orale dans le
monde
(www.argodat.com)

L'abbé Manuel Lekuona (1894-1987), président de l'Académie basque durant
de longues années a été le premier grand chercheur à entreprendre des études
sérieuses sur le caractère primitif et universel de l'improvisation. Il
considère dans sons oeuvre l'improvisation versifiée comme relevant de la
littérature orale et nous indique que, de par le monde, ce phénomène est
rarissime et étonnant.
Mais alors qu’en ce début du XXIème siècle, elle tend partout dans
le monde à disparaître, cette tradition reste encore vivace en Pays
Basque.
Il est d'ailleurs à souligner que si le bertsularisme se pratique
essentiellement en Pays Basque, il est aussi présent parmi les communautés
que composent les 10 millions de basques répartis à travers le monde,
notamment aux Etats-Unis...
L'improvisation orale dans le monde
En Europe
En Asie occidentale et orientale
En Afrique, en Amérique du Sud et centrale
Pour en savoir plus visitez le portail
du centre de documentation des bertsularis "Xenpelar" partenaire de notre
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Les guides
Des bertsularis vous accompagnent dans ce site. Au cours de votre
visite : cliquez sur leurs portraits pour découvrir leurs commentaires.
Xalbador
"Les messes chantées étaient célébrées également en semaine, et je
chantais pour accompagner le curé.
Je faisais mon devoir avec beaucoup de plaisir parce qu’à cette époque
j’avais le goût du chant. Je n’eus aucun mal à apprendre ces chants
religieux, bien que ne comprenant pas ce que je chantais : car à
l’époque, tout était en latin.
Quelques temps plus tard, je commençai à m’intéresser aux chants basques.
J’en appris quelques uns de la bouche de mes amis bergers, mais davantage
encore à partir de copies collectées ici ou là.
La plupart m’étaient fournies par ma tante Mariana. C’est ainsi que
j’appris de très nombreux chants basques. Il m’est arrivé de fredonner
quelquefois au milieu de mes brebis. Il me semblait qu’elles aussi
appréciaient le chant.
Par la suite, je commençais à penser que quelqu’un était à l’origine de ces
chants magnifiques.
J’appris même qu’on les appelait improvisateurs. Cela me parut
stupéfiant, difficile à croire. Parce que je ne pensais pas avoir un tel don
en moi.
Je demeurais fasciné à la pensée de ces personnages mystérieux".
Amets Arzallus
"Quand j’étais enfant, je n’avais pas de modèle, à l’exception de mon
père. Plus tard, vers 13/14 ans, j’ai commencé à réaliser que j’avais une
préférence pour une certaine façon de versifier, et j’ai commencé à savoir
quelle voie j’avais envie de suivre.
Depuis, chaque fois que l’on m’a demandé quel était mon improvisateur
favori, j’ai répondu : Jose Agirre. Mon père se sentait très proche de lui,
parce qu’issu du même environnement.
Pour nous, à l’inverse, qui sommes des enfants de la ville, Jose Agirre est
à l’opposé de ce que nous vivons : issu du monde paysan, élevé dans un petit
coin de campagne, il a commencé très tôt à travailler… Il est porteur
d’autres références, et cela se sent dans sa manière d’improviser.
A mes yeux il est un modèle parce qu’il utilisait une langue riche et des
phrases très vivantes, et parce qu’il représente un monde qui est à l’opposé
du nôtre".
Sustrai Colina
"Quand j’étais petit, je voulais être joueur de pelote. C’est à peine si
je soupçonnais que l’on pût devenir improvisateur.
Par la suite, progressivement, on commence à penser que l’on pourrait
être bertsolari, on essaie de capter le talent des autres, et on éprouve de
l’admiration pour certains d’entre eux.
Et puis vient le jour où ceux que l’on admirait sont à côté de vous, et
ils deviennent même vos amis. Nous avons connu toute cette évolution. C’est
le cas avec Joxe Agirre, soixante quinze ans et toujours improvisateur. Vous
découvrez la personne et elle devient encore plus attachante à vos yeux.
Cette figure, ce symbole se rend avec vous dans un village et vous n’en
revenez pas de constater avec quelle humilité il se comporte, toujours prêt
à vous aider.
C’est une chance incroyable de pouvoir rencontrer pareilles
personnalités. C’est aussi le cas d’Andoni Egaña, trois fois champion,
théoricien hors pair, improvisateur lumineux, novateur, précurseur, mais
qui, lorsqu’il se trouve avec vous autour d’une table, est un parmi les
autres. Nous avons de grandes leçons à tirer de ces rencontres"
Miren Artetxe
"L’an dernier ont eu lieu les rencontres internationales d’improvisation
et à cette occasion, des Mexicains, des Argentins, des Cubains, des Catalans
et des Géorgiens sont venus ici. Ils ont tous été frappés par le fait que
nous soyons aussi inexpressifs.
Nous ne bougeons pas notre corps, nous ne modulons pas notre voix, nous
n’utilisons pas tous ces moyens d’expression. Et sans doute avons-nous là du
travail à faire. Mais, de même que le fait de perdre l’usage d’un sens
aiguise un autre sens, de même que les aveugles entendent mieux que nous,
dans l’improvisation ce sont les mots qui sont importants, ce sont eux qui
transmettent.
Depuis toujours, c’est le contenu qui a été privilégié, nous sommes
parvenus à une grande qualité à ce niveau, et le temps est peut-être venu de
soigner la forme. Mais sans sacrifier la nature même de l’improvisation.
Le corps ne doit pas prendre le pas sur le mot, et le mot doit demeurer
au centre du message. Une autre critique consiste à dire que les
improvisateurs chantent mal. C’est vrai, mais là encore, c’est le mot qui
est important, et nous nous concentrons sur les mots. Ce n’est pas du chant.
La mélodie est là pour aider à faire passer les mots.
Alors certes, il faut travailler pour améliorer le chant et
l’expressivité, mais je ne crois pas, comme on le laisse souvent entendre,
qu’il manque quelque chose à l’improvisation. Il ne lui manque rien"
Patxi Iriart
« J’ai pris goût à l’improvisation lorsque l’ikastola de Bayonne a ouvert
un cours. J’étais en CM2 et nous étions un petit groupe. A partir de là,
j’ai toujours continué. Karlos Aizpurua était notre professeur.
Je dois avouer qu’au départ j’ai été poussé par ma mère. Mais par la
suite, je me suis rendu compte que l’improvisation permettait d’apprendre
des tas de choses. En plus, c’était quelque chose de nouveau, et cela
changeait des activités habituelles comme le football ou la pelote.
Par la suite, quand les écoles d’improvisation ont démarré, nous nous
retrouvions en dehors des heures de cours, une heure par semaine, toujours
avec Karlos Aizpurua comme enseignant. Puis je suis parti au collège de
Cambo et là, un nouveau groupe s’est formé : nous étions quelques uns à
venir du lycée Bayonne, d’autres venaient du Pays basque intérieur.
A présent, nous sommes cinq, quatre garçons et une fille. Au départ, nous
étions plus nombreux, tout simplement parce que certains abandonnent en
chemin. L’improvisation ne plaît pas à tout le monde. »
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