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Les championnats
Vers la fin du XIXème siècle, Sabino Arana-Goiri (fondateur du Parti Nationaliste Basque) et ses amis souhaitant donner une impulsion décisive à la renaissance culturelle basque, péchèrent par excès d'intellectualisme et voulurent "épurer" la langue basque de tout ce qui ne paraissait pas noble à leurs yeux.
Jury lors de la finale du championnat 2001 (Photo : XDZ)
Ces puristes avaient un mépris certain pour les bertsularis et voulurent les marginaliser. N'y parvenant pas, ils imposèrent un meneur de jeu pour animer les joutes, et ainsi, ils contrôlèrent le bon déroulement des improvisations, mettant l'accent sur la pureté de la langue.
Le rôle difficile de meneur de jeu
Le Championnat général du Pays Basque de 1935 à nos jours
Les champions du concours général de 1935 à 2005
Ainsi depuis 1890 (environ) en Pays Basque espagnol, et 1920 en Pays Basque français, les joutes ont pris une tournure différente : sans perdre leur essence populaire, elles ont abondé dans le sens d'un "véritable" spectacle.
"Gaia" le sujet de l'improvisation
Les bertsularis sont au nombre de 5 à 8 et un élément nouveau y a été intégré : le "présentateur", ou le coordinateur : le meneur de jeu qui propose les sujets et veille au déroulement de la joute.
L’organisation du premier championnat à San Sebastian – Donostia, en 1935 marque une nouvelle étape dans ce processus. On constitue alors en plus un jury chargé de départager les candidats.
Aujourd'hui le grand championnat du Pays Basque se déroule tous les quatre ans. En 2005, c’est Andoni Egaña qui l’avait emporté.
Il existe aussi des championnats de province. Les bertsularis du Pays Basque nord (provinces de Soule, Basse-Navarre et Labourd) se sont d'ailleurs dans l'histoire illustrés lors du championnat de Navarre. Mais ce n'est qu'en 2008 qu'est né le championnat des bertsularis du Pays Basque nord.
Pour en savoir plus visitez le portail du centre de documentation des bertsularis "Xenpelar" partenaire de notre site
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Les guides
Des bertsularis vous accompagnent dans ce site. Au cours de votre
visite : cliquez sur leurs portraits pour découvrir leurs commentaires.
Xalbador
"Après la guerre, lorsque Ernandorena commença à chercher des
improvisateurs par ici, il fut conduit jusqu’à moi. Il m’emmena au
championnat qu’il avait organisé à Saint-Jean-de-Luz.
Je m’y rendis en compagnie d’Iriarte et de Zubikoa, de Banka, et je dois
dire que tous les autres, rassemblés là-bas, m’étaient parfaitement
inconnus.
C’est également à cette occasion que je fis la connaissance de notre cher
Mattin, d’Etxahun et du défunt Errexil.
Cette journée de Saint-Jean-de-Luz eut pour moi une grande importance, et
je peux dire sans honte que c’est grâce à Ernandorena que tout le Pays
basque nous a découverts, Mattin et moi ; mieux encore, c’est avec ce
Monsieur que nous nous sommes rendus à Paris".
Amets Arzallus
"Le premier concours auquel j’ai participé était le concours inter-écoles
du Gipuzkoa. J’avais 8 ans.
Nous avions chanté là-bas parce qu’il n’y avait personne d’autre pour
représenter le Pays basque nord, et donc nous avons constitué un groupe à
Hendaye.
Nous étions trois : Sustrai Colina, ma sœur et moi. Nous avons chanté
devant un public, à Beasain. Nous ne savions pas encore ce qu’était le trac.
Et si nous avons eu du succès, c’était du fait de la situation qui était
amusante : voir ces petits garçons et cette petite fille chanter avec des
enfants de 14 ans…
L’année suivante, à 9 ans, nous avons chanté à nouveau et là nous sommes
parvenus en finale. C’était à Donostia.
Je crois que nous ne réalisions pas ce que nous étions en train de faire.
Ensuite, nous sommes passés au niveau supérieur et nous avons concouru avec
les adultes"
Sustrai Colina
"J’ai commencé à improviser à huit ans, et à douze ans j’ai abandonné,
pour recommencer à quinze ans, à Hendaye.
Un nouveau groupe s’était formé, avec un nouvel enseignant, et
progressivement, nous avons commencé à aller également à Oiartzun. A
présent, c’est là-bas que nous avons notre groupe et nous y allons
régulièrement.
Nous avons toujours eu un très bon groupe et c’est la seule façon de
faire avancer une école d’improvisation. L’improvisation est un prétexte.
Elle n’est pas indispensable dans la vie, par conséquent si vous n’avez pas
un groupe qui vous motive, vous abandonnez facilement.
Je ne me souviens pas de notre première intervention en public, mais je
n’en ai pas de mauvais souvenir, cela ne m’a pas traumatisé et c’est très
important. Lorsque vous avez souffert dans un domaine, vous n’avez pas envie
de continuer.
Actuellement, plus que de la peur, je ressens une certaine tension. Et
cette tension est nécessaire. Trop de décontraction n’est pas bon pour
improviser. Les réflexes vous font défaut et, de même qu’être trop nerveux
est mauvais, en étant trop décontracté on peut se retrouver totalement
bloqué. Alors tendu, oui, avant de commencer, jusqu’au moment où l’on se
place face au public.
Ce vertige là me plaît. C’est un moment extrêmement fort"
Miren Artetxe
"Je me souviens de la première fois où je me suis produite en public.
J’avais onze ans, c’était à Arrasate, en finale du championnat
inter-scolaire du Pays basque.
Je suis montée sur scène, avec mes pantalons courts… J’étais nerveuse,
mais bien, je ne sentais pas du tout de pression. Pour moi, l’improvisation
a toujours été un jeu et je n’ai pas ressenti d’appréhension particulière.
J’ai ressenti davantage de honte par la suite, à la lecture vers que j’avais
improvisés !
Cela reste une belle expérience, qui aurait pu être traumatisante :
à onze ans, se retrouver brusquement devant un public, à devoir improviser
des vers, quand tu n’as jamais fait cela, en championnat, donc en étant
jugée, sachant aussi que tout cela sortirait dans la presse… Mais
finalement, le public a été très indulgent. Trop, peut-être. Jusqu’ici ils
m’ont toujours perçue comme étant une fille, petite de surcroît, et cela
leur suffisait. Je dois avouer que, d’un côté, cela m’arrange qu’ils ne
soient pas trop critiques, mais d’un autre côté, ce serait bien que tout le
monde soit jugé de la même façon.
J’ai remporté quelques prix : dans les championnats inter-scolaires,
au Pays basque nord, le prix Xenpelar, et en septembre 2004, le prix
Lizardi. Le seul dont je sois vraiment fière, c’est ce dernier prix. Là, je
me suis dit : celui-là, tu le mérites vraiment !.
C’est la première fois que j’assume une récompense"
Patxi Iriart
"Je me souviens de la première fois où j’ai improvisé. Je ne sais pas
quand c’était, mais je peux dire que je devais adresser un salut à Sustrai
Colina.
Nous étions tout jeunes et eux avaient une session d’improvisation. Bien
que nous ayons préparé cela auparavant, j’ai eu très peur.
J’avais trois copains à mes côtés, et eux aussi devaient faire la même
chose avec les autres improvisateurs présents, et ce fut très difficile.
Ensuite on s’habitue, heureusement. Finalement, nous prenons beaucoup de
plaisir.
Chaque année nous participons au championnat inter-scolaire, réservé aux
jeunes jusqu’à 18 ans. Une sélection éliminatoire a lieu au Pays basque
nord, et deux ou trois d’entre nous vont en finale.
J’y ai participé régulièrement, et ce n’est jamais facile"
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